EN BREF
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Lors du Sommet de la mesure d’impact, Orange a partagé ses expériences concernant la mise en œuvre de la directive CSRD, qui impose aux entreprises de se soumettre à des obligations strictes en matière de reporting de durabilité. La directrice RSE du groupe a évoqué les défis rencontrés pour structurer ce processus, qui nécessite une collecte rigoureuse d’informations fiables et leur hiérarchisation. Orange a identifié 16 enjeux matériels et 32 IRO (Impacts, Risques et Opportunités), en engageant un dialogue avec plus de 130 parties prenantes. Les premières étapes révélées lors du sommet soulignent l’importance d’adopter un pragmatisme et une simplification face à ces exigences.
Lors du récent Sommet de la mesure d’impact, Orange a mis en lumière son expérience liée à la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), une initiative réglementaire visant à renforcer la transparence des entreprises en matière de durabilité. L’événement a offert une plateforme pour discuter des défis, des leçons tirées et des opportunités qui en découlent. Grâce à des présentations de leaders de l’industrie comme Ludivine Chevy de Lavison et Me Matthieu Dary, les participants ont pu appréhender les enjeux cruciaux de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à travers des exemples concrets de mise en œuvre, ainsi que les futures perspectives à envisager.
Les obligations engendrées par la CSRD
La CSRD, mise en œuvre en France à la fin de l’année 2023, représente un saut quantitatif et qualitatif dans les exigences de reporting extra-financier. En effet, elle impose à 50 000 entreprises européennes, dont environ 3 800 en France, de préparer et de publier des rapports de durabilité. Ce changement vise à informer les parties prenantes des impacts environnementaux et sociaux générés par les activités des entreprises.
“Cette directive introduit une notion de double matérialité, soulignant que les entreprises doivent considérer non seulement leur impact sur la société et l’environnement, mais également comment ces éléments extérieurs peuvent influencer leur performance », a déclaré Clémence de Pomereau, consultante chez E-cube, lors du sommet. Cette approche incite les organisations à adopter une vision holistique et intégrée de leur stratégie RSE.
Un exemple concret : le rapport d’impact d’Orange
Orange, l’un des pionniers dans la publication de rapports d’impact, a élaboré son premier document dans le cadre de la CSRD en intégrant des données sur des enjeux sociaux tels que les conditions de travail, l’égalité des chances, ainsi que les impacts environnementaux, principalement liés à son bilan carbone. Ce rapport a été constitué par la collaboration active de plus de 130 parties prenantes, illustrant ainsi l’importance du dialogue dans la formation d’une stratégie RSE authentique et efficace.
“Pour nous, c’est un peu comme un super GPS qui nous guide dans la transformation de notre modèle économique en faveur de la durabilité », a affirmé Ludivine Chevy de Lavison. Cette métaphore souligne l’importance des données extraites et de leur analyse pour ajuster les comportements et décisions stratégiques de l’entreprise.
Un processus d’adaptation complexe mais nécessaire
Le processus de mise en place des exigences de la CSRD n’est pas exempt de défis. Selon Ludivine Chevy, “nous avons appris en marchant sans mettre en place de processus préétabli ». Cela reflète la complexité inhérente à la collecte et à la hiérarchisation des informations pertinentes. La recherche de données fiables et la difficulté à les présenter de manière nuancée inscrivent les entreprises dans un véritable parcours d’apprentissage.
Pendant le sommet, il a été souligné que les nouvelles obligations de reporting prennent effet d’abord pour les entreprises de plus de 500 salariés et un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, suivi par les entreprises de taille intermédiaire d’ici 2028. Le cadre réglementaire en évolution nécessite une adaptation continue des pratiques de gouvernance, ce qui peut s’avérer exigeant pour de nombreuses entreprises.
L’importance du pragmatisme et de la simplification
Dans le cadre de la mise en œuvre de la CSRD, la nécessité de pragmatisme et de simplification a été mise en avant. « Les maîtres mots étaient pragmatisme et simplification », a ajouté Ludivine Chevy. De nombreuses discussions avec les commissaires aux comptes ont été réalisées pour aligner les attentes et réduire les tensions apparues lors des premières itérations de mise en œuvre.
Me Matthieu Dary, dans son exposé, a également fait référence à l’importance d’un travail collaboratif entre les départements de l’entreprise pour arriver à une intégration systémique de la RSE, essentielle pour garantir la pérennité et la transparence des efforts menés.
Les défis à venir : vers une atténuation des obligations ?
Il est déjà prévu que le travail complexe généré par la CSRD soit atténué au fil du temps, avec des discussions en cours au sein de la Commission européenne visant à relever le seuil d’application de la directive de 250 à 1000 salariés pour dégager près de 80 % des entreprises de l’obligation de reporting. Selon les débats, certains plaident pour un seuil à 500 ou même 3000 employés afin de permettre une meilleure concentration des ressources des entreprises sur leurs obligations essentielles.
Cette potentielle atténuation pourrait également reposer sur des discussions autour de la réduction de 70 % des points de données requis dans les rapports, ainsi que des exigences en matière d’audit. Bien que cela puisse sembler logique pour alléger le processus, il en va de l’importance de garantir une transparence et une comparabilité efficaces entre les entreprises sur les enjeux essentiels de durabilité.
L’engagement d’Orange pour des pratiques durables
Malgré les défis que représente la CSRD, Orange reste engagé à poursuivre son travail et à renforcer sa stratégie RSE. La direction envisage de développer l’équipe projet CSRD et d’associer davantage de partenaires externes, soulignant l’importance d’une approche collaborative pour réussir la mise en œuvre de la réglementation.
Ce processus inclut l’introduction d’un plan de vigilance visant à garantir l’alignement des valeurs et des risques, ainsi que la prise en compte des signaux faibles associés aux préoccupations sociétales. Ces efforts illustrent la volonté d’Orange de ne pas simplement se conformer aux exigences réglementaires, mais de jouer un rôle actif dans la définition de nouvelles normes et pratiques au sein de l’industrie.
Un dialogue essentiel pour un avenir durable
Les discussions au sommet ont révélé que le dialogue entre les entreprises, les législateurs et les parties prenantes est crucial pour réussir à créer un environnement où chaque acteur est aligné sur les objectifs de durabilité. L’engagement des entreprises à adapter leurs modèles économiques à cette nouvelle réalité est également un facteur clé pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par les accords internationaux.
À travers des initiatives comme le Sommet de la mesure d’impact, des espaces de dialogue sont crées pour échanger sur les bonnes pratiques et les retours d’expérience, permettant ainsi aux entreprises comme Orange de contribuer à une véritable transformation dans le domaine de la RSE.
Vers une nouvelle ère de reporting durable
Le chemin parcouru jusqu’à présent a clairement indiqué que le reporting durable est en train de devenir une pratique incontournable pour les entreprises. À travers l’exemple d’Orange, nous observons non seulement l’adaptation à la CSRD, mais aussi l’évolution vers une culture d’entreprise où la durabilité est intégrée dans le coeur des décisions stratégiques.
Les retours d’expérience partagés par Orange au Sommet illustrent bien qu’un processus d’apprentissage continu est nécessaire pour surmonter les défis liés à la mise en œuvre et à l’amélioration des pratiques de mesure de l’impact. Ce témoignage souligne également le fait que le reporting durable ne doit pas être perçu uniquement comme une obligation, mais comme une opportunité de réinvention et de valorisation dans le paysage économique.
Pour en savoir plus sur les avancées réalisées par Orange, vous pouvez consulter les informations supplémentaires sur leur site et leurs initiatives liées à la RSE à travers les liens suivants : Smart Impact – La CSRD, où en sommes-nous ?, Sommet de la mesure d’impact d’Orange, et d’autres articles discutant de l’importance croissante de la responsabilité sociale dans les entreprises.
Témoignages d’Orange au Sommet de la mesure d’impact
Lors du dernier Sommet de la mesure d’impact, la directrice RSE du Groupe Orange a partagé des perspectives précieuses sur les défis rencontrés lors de la mise en œuvre des obligations imposées par la directive CSRD. Elle a évoqué la complexité du processus de reporting de durabilité, qui nécessite un effort coordonné et une collaboration étroite entre les différentes équipes de l’entreprise.
“Cette démarche n’est pas simplement un exercice de conformité”, a-t-elle affirmé, “mais une véritable opportunité pour transformer notre modèle économique afin de le rendre plus durable”. En reconnaissant les difficultés auxquelles Orange a été confronté, elle a mis l’accent sur la nécessité de s’adapter rapidement à ce que représente la double matérialité demandée par la CSRD.
Des échanges constructifs ont eu lieu au sein de l’entreprise, impliquant plus de 130 auditions de collaborateurs et partenaires externes, pour mieux comprendre les enjeux sociaux et environnementaux. Ce dialogue permet de nuancer les résultats, afin de donner un sens véritable aux données collectées.
La directrice a également souligné l’importance de la transparence et de la responsabilité dans ce nouveau cadre réglementaire. “Nous devons voir nos rapports non seulement comme des obligations, mais comme des éléments clés permettant d’améliorer notre impact et d’évaluer nos performances de manière rigoureuse”, a-t-elle ajouté.
En partageant son expérience, Orange souhaite inspirer d’autres entreprises à adopter des pratiques similaires et à intégrer la RSE dans le cœur de leur stratégie. Ce témoignage souligne à quel point la mesure d’impact est devenue essentielle non seulement pour les grandes entreprises, mais aussi comme un levier pour inciter à un changement positif dans la société.