
EN BREF
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La course à pied, bien que perçue comme une activité simple et accessible, a un impact environnemental non négligeable. Cet article examine la question de l’empreinte carbone des coureurs, qui est influencée par des facteurs tels que les déplacements, les pratiques personnelles, et le choix de l’équipement. Trois profils de coureurs urbains illustrent cette réalité avec des résultats variés concernant les émissions de CO2. De plus, le choix d’équipements et l’organisation des événements sportifs contribuent à l’impact global sur l’environnement. Des initiatives émergent, visant à sensibiliser les coureurs et à encourager des habitudes plus responsables, tout en préservant la beauté des espaces naturels fréquentés lors des courses.
La course à pied est souvent perçue comme une activité simple et accessible, mais elle cache un impact environnemental non négligeable. Les coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels, doivent prendre en compte les implications de leur sport sur la planète. Cet article explore les différentes dimensions de cette problématique, notamment l’empreinte carbone générée par la pratique, l’équipement utilisé, les événements de course et leur organisation, ainsi que des solutions pour réduire cet impact. À travers une approche engagée, nous examinerons comment concilier notre passion pour la course avec des pratiques plus respectueuses de l’écologie.
Les fondements de l’empreinte carbone liée à la course à pied
Chaque mouvement que nous faisons dans nos vies quotidiennes engendre une empreinte carbone, mesurée en tonnes de CO2 équivalent. La course à pied, bien que perçue comme une activité bénéfique pour la santé, n’échappe pas à ce phénomène. Chaque coureur génère en effet des émissions de gaz à effet de serre par ses choix et pratiques. Mais, quel est le niveau de cette empreinte pour les coureurs ?
Les déplacements en voiture ou en avion pour se rendre à des événements sportifs, l’achat d’un équipement non durable, et même le choix du type d’alimentation que l’on privilégie ont tous un rôle à jouer dans cette équation. En France, la moyenne d’émissions par personne atteint environ 9,8 tonnes par an, alors que les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris recommandent de ne pas dépasser 2 tonnes. Quoi qu’il en soit, il est crucial d’évaluer et de comprendre le véritable impact qu’exerce notre passion pour la course sur l’environnement.
Trois profils de coureurs et leurs empreintes carbone
Pour mieux appréhender la question de l’empreinte carbone des coureurs, des études ont modélisé différents profils de coureurs urbains. Ces évaluations révèlent des résultats édifiants qui méritent d’être examinés de près.
Coureur 1 : un coureur régulier qui s’entraîne près de chez lui et a une consommation minimale d’équipement, mais qui privilégie une alimentation carnée, émet environ 4,77 tonnes de CO2 par an.
Coureur 2 : un amateur de course qui utilise le train pour se rendre à des événements, ne consomme pas de viande et effectue peu d’achats, n’émet que 2,83 tonnes de CO2.
Coureur 3 : un athlète professionnel qui se déplace fréquemment par avion pour participer à des compétitions internationales et dont l’alimentation est majoritairement carnée, génère jusqu’à 10,13 tonnes de CO2, principalement à cause des trajets aériens.
Ce dernier point souligne que l’impact est souvent amplifié par les déplacements. Le simple fait de prendre l’avion pour un marathon à l’étranger peut suffire à doubler son empreinte annuelle.
L’équipement : un facteur souvent négligé
En matière de course à pied, l’équipement utilisé a un poids conséquent. Une paire de chaussures de course peut générer entre 7 et 14 kg de CO2, en fonction de la manière dont elles sont fabriquées et des matériaux utilisés. Les textiles associés, qu’il s’agisse de t-shirts, shorts ou vestes, contribuent également à ce bilan carbone, avec des émissions variant entre 4 et 10 kg par pièce.
D’après des études menées dans le domaine, l’équipement représente environ 13 % de l’impact annuel d’un coureur. Ainsi, il est essentiel de favoriser des équipements durables et d’opter pour des produits qui ont une durée de vie prolongée, plutôt que de se laisser tenter par les dernières technologies nécessitant un renouvellement trop fréquent.
Le dilemme des coureurs professionnels
Pour les coureurs professionnels, la situation s’avère encore plus délicate. Leur métier les oblige à multiplier les déplacements, s’entraîner à l’étranger et utiliser une variété importante d’équipements. Toutefois, certains d’entre eux essaient de concilier performance sportive et engagement envers l’environnement.
Le collectif Les Climato-sportifs, par exemple, s’efforce d’inciter les athlètes à adopter des pratiques plus durables. En promouvant une charte de bonnes pratiques, les membres tentent d’éveiller les consciences sans culpabiliser et encouragent de nouveaux moyens de transport, des choix alimentaires considérés comme écoresponsables et une réduction des équipements non essentiels.
Les événements de course : quel impact ?
Chaque participation à une course entraîne une multitude de facteurs à considérer, tels que les dépenses énergétiques liées aux déplacements des participants, les ravitaillements organisés, et la multitude d’équipements de course souvent jetables. Par exemple, pour l’UTMB, un événement trail majeur, 98 % de l’empreinte carbone émet de l’impact des transports, représentant un total colossal de 18 600 tonnes de CO2 pour l’année 2024.
Pour inverser la tendance, plusieurs organisateurs mettent en place des mesures concrètes, telles que l’obligation d’une contribution carbone, la création d’incitations pour ceux utilisant des transports bas-carbone, ou encore des collaborations avec les collectivités pour repenser la mobilité des participants. Les choix logistiques sont en cours de réévaluation pour minimiser le gaspillage de ressources et l’impact environnemental.
La protection de la biodiversité
La pratique de la course à pied en pleine nature est très appréciée pour la beauté et la sérénité des paysages qu’elle offre. Toutefois, cela soulève également des questions concernant la biodiversité et l’écosystème fragile entourant de nombreux sentiers de course. En effet, chaque pas hors du sentier peut entraîner des dommages au sol, à la flore, et à la faune qui occupe ces espaces.
Les courses nocturnes en particulier posent un double problème : elles perturbent la faune locale, la privant de moments de repos, tout en augmentant les risques de pollution lumineuse. Même en milieu urbain, les coureurs devraient être attentifs aux moments de forte pollution pour préserver leur santé, ainsi que celle de la planète.
Des gestes simples pour courir plus responsable
Il est possible pour les coureurs d’adopter des pratiques écoresponsables afin de réduire leur impact. Voici quelques suggestions :
Privilégier les déplacements en train ou en covoiturage.
Choisir un équipement durable, adapté à vos besoins, et éviter les achats impulsifs.
Limiter les courses hors sentiers, surtout dans les zones sensibles.
Réfléchir à l’impact d’un événement avant de s’y engager.
Vers une course à pied plus durable
Certains organisateurs adoptent de nouvelles pratiques pour réduire l’impact environnemental de leurs événements : suppression des bouteilles jetables lors des ravitaillements, réduction du nombre de dossards, ou abandon des t-shirts finisher, qui peuvent générer jusqu’à 6 kg de CO2 par pièce. Des initiatives comme le Grand Raid du Finistère ou la Grande Course du Grand Paris montrent l’orientation vers une plus grande autonomie des coureurs et une sobriété logistique.
Il ne s’agit pas d’éliminer la course à pied, mais plutôt de trouver un équilibre entre plaisir et respect de l’environnement. Des choix éclairés et une prise de conscience collective sont des étapes nécessaires pour rendre la pratique de la course plus écoresponsable.
Pour approfondir votre compréhension des répercussions d’un engagement sportif sur l’environnement, vous pouvez explorer des articles connexes ici et là. Enfin, examiner le lien entre écologie et développement économique est essentiel pour saisir l’importance de cette transition. Plus d’informations à découvrir ici.
Ces réflexions et ces pratiques adaptées permettent ainsi de se diriger vers un futur sportif plus respectueux de notre environnement et plus engagé.

Témoignages sur l’impact de la course à pied sur notre planète
Marie, une coureuse amateur engagée dans une démarche écoresponsable, partage son expérience : « Depuis que j’ai pris conscience de l’impact environnemental de mes sorties, j’essaie de privilégier les parcours locaux. Je me déplace en train pour les événements et évite les courses à l’étranger qui nécessitent des vols. Cela a non seulement diminué mon empreinte carbone, mais m’a aussi permis de découvrir des sentiers près de chez moi, en pleine nature. »
Julien, un athlète professionnel, aborde le dilemme auquel il fait face : « Je suis souvent en déplacement pour des compétitions, et la majorité de mon empreinte carbone provient de mes voyages en avion. J’ai commencé à m’associer avec des organisations qui promeuvent la durabilité et je fais de mon mieux pour choisir des options de transport plus vertes lorsque cela est possible. »
Emma, une passionnée de trail running, souligne l’importance de la sensibilisation environnementale : « Pendant mes courses en milieu naturel, je remarque à quel point il est essentiel de respecter les sentiers. Chaque coureur doit être conscient de son impact sur la biodiversité. Je marche en dehors des sentiers, même pas un pas, pour éviter d’abîmer la flore fragile. »
Thomas, organisateur d’événements, évoque les efforts déployés : « Nous avons mis en place des mesures pour réduire les déchets lors des courses que nous organisons, comme éviter les bouteilles en plastique et encourager les participants à amener leurs propres gourdes. Rendons la pratique de la course à pied plus durable ensemble. »
Clara, une fervente défenseuse de l’écologie, propose des solutions simples : « Chaque coureur peut agir. Je privilégie le covoiturage avec d’autres coureurs et opte pour du matériel durable afin de limiter mes achats. J’encourage mes amis à réfléchir à l’impact de leurs choix avant de s’engager dans une course. »